BRUXELLES, le 27/09/2011.- La Ministre de l’Intérieur Annemie Turtelboom a mis en œuvre, en collaboration avec le Ministre de la Justice Stefaan De Clerck et des partenaires issus des mondes médiatique et social, un moyen simple afin d’aider les victimes et les membres de leurs familles dans leurs contacts avec les médias en cas de drame ou d’incident majeur.

Il s’agit d’une petite carte reprenant des conseils de base que les policiers de première ligne peuvent immédiatement remettre aux familles concernées.

Le but est d’éviter que les intéressés ne deviennent victimes une deuxième fois et ce, à cause d’informations relayées par les journaux, la radio, la télévision et les médias sociaux.

Annemie Turtelboom : « En tant que Ministre de l’Intérieur, j’ai eu de nombreux contacts personnels avec des familles et des proches parents de victimes. Il en fut ainsi suite à l’explosion à Liège, mais aussi lors du décès d’un de nos plongeurs de la Protection civile. De leurs récits, il ressortait qu'au fort des premiers instants de choc, de vive émotion et de chagrin intense, ils devaient de surcroît faire face aux questions des journalistes. Et ces personnes n’y étaient pas préparées. Afin de leur permettre de gérer la situation par la suite, il est essentiel pour les victimes et leurs familles, que les contacts avec les médias puissent se dérouler le plus sereinement possible. »

La Ministre Turtelboom a invité des victimes, des accompagnateurs de victimes, des journalistes et des collègues ministres compétents pour les médias et les affaires sociales à trouver ensemble une solution. Un groupe de travail a non seulement créé une petite carte (format carte de visite) reprenant des conseils de base, mais aussi un site Internet www.victimesetmedias.be diffusant des informations détaillées et des témoignages.

Donner rapidement des conseils de base

La situation lors d’incidents “médiatisés” est très spécifique. Les journalistes arrivent très rapidement sur les lieux, beaucoup plus vite que les spécialistes en aide aux victimes. Et les médias demandent toute de suite des interviews, photos et images alors que les proches de la famille de la victime se trouvent dans une position très vulnérable. Et, qui plus est, les médias sociaux se rendent à une vitesse fulgurante maîtres de tels drames et la véracité des informations est rarement contrôlée dans ces médias.

Le Service public fédéral Justice et notamment le Raad voor Journalistiek en Flandre ont déjà publié auparavant des brochures fort pertinentes et très bien faites au sujet des contacts entre victimes et médias. Ces textes s’adressent en fait à des spécialistes de l'accompagnement des victimes et ces spécialistes n’arrivent généralement qu’après plusieurs heures plus tard sur les lieux d’un incident.

Annemie Turtelboom : “A présent, nous avons trouvé le moyen de donner quasi-instantanément quelques conseils de base aux membres des familles confrontées à de telles situations. Par exemple : voulez-vous parler avec des journalistes ? Que voulez-vous dire ? Si la victime possède un compte sur Facebook : qu’allez-vous en faire ?”

“En cas d’incidents très médiatisés, notre but est que les familles puissent quand même avoir le temps de réfléchir et de prendre certaines décisions avant de parler aux médias. Avec la petite carte, nous espérons aider ces personnes.”

L’accompagnement des victimes est l’une des missions principales du service de police de base et la police locale fait généralement partie des premiers à arriver sur place lors d’un incident. C’est pourquoi les policiers remettront la petite carte aux victimes et à leurs familles lorsqu’il est question de situations médiatiquement sensibles. Ces policiers de première ligne donneront également une brève explication. Les spécialistes de l’aide aux victimes prendront ensuite le relais en s’occupant des victimes et de leurs proches.

Une large assise

Entre-temps, aussi bien tous les ministres fédéraux, régionaux et communautaires concernés que de nombreuses personnes et associations ont témoigné de l’intérêt pour le projet.

Pour les Ministres Turtelboom (Intérieur) et De Clerck (Justice), il est essentiel que le projet soit soutenu par le plus grand nombre possible de services et d’organisations.

Stefaan De Clerck, Ministre de la Justice : “Une multitude de pouvoirs publics et de services opèrent dans le domaine de l’assistance aux victimes. Et l’encadrement des victimes est également prioritaire aux yeux de la Justice. Cela commence souvent immédiatement après les faits. Raison de plus pour chercher ensemble des solutions afin d’améliorer encore davantage l’accompagnement. La petite carte est un instrument complémentaire qui répond à un réel besoin. En fin de compte, il n’y a qu’un seul groupe qui compte, à savoir les victimes et leurs proches. Ces personnes doivent pouvoir bénéficier d’un soutien.”

En ce qui concerne la police, la Commission permanente de la Police locale et la Police fédérale concrétisent à présent le projet sur le terrain. Au cours des prochaines semaines, les 195 zones de police et la Police fédérale recevront au total 55.000 cartes.

La Rode Kruis Vlaanderen et la Croix-Rouge de Belgique testeront également l’utilisation de ces cartes.

Le projet se déroule dans les trois langues nationales.

Adaptation de la formation de la police

La petite carte, à savoir un premier moment de sensibilisation, est étayée par une série de mesures :

  • Un site Internet www.victimesetmedias.be comprenant des conseils détaillés qui sont plutôt destinés aux secouristes ou à d’autres personnes venant en aide aux victimes.
  • La circulaire relative à l’assistance policière aux victimes dans la police intégrée sera adaptée.
  • Dans la formation de base d’inspecteur de police, le volet “assistance aux victimes” sera adapté grâce à des informations concernant la petite carte et le site Internet.
  • La formation continuée “assistance aux victimes” pour le personnel de police sera adaptée.
  • Les organisations et services qui soutiennent le projet pourront mettre les textes sur leurs propres sites Internet.

Sur la petite carte, l’inspecteur de police de première ligne pourra noter un numéro de téléphone, c.-à-d. celui du responsable de l’accueil des victimes de la zone de police ou d’une personne d’une organisation spécialisée dans l’aide aux victimes. En arrivant sur place, ces spécialistes pourront fournir de plus amples explications concernant les conseils de base et pourront éventuellement aussi faire usage des textes figurant sur le site web.

Contenu de la petite carte :

Vous êtes victime ou membre de la famille de la victime et les médias vous posent des questions.

Mettez-vous bien d’accord !

  • Prenez le temps de réfléchir : voulez-vous que les médias parlent de vous ? Si oui, comment ?
  • Vous pouvez désigner un “porte-parole”. Cette personne sera le seul point de contact pour les médias. Cela peut être un ami, un membre de votre famille, une connaissance ou un professionnel.
  • Si vous accordez une interview, préparez-la soigneusement. Notez quelques mots-clés sur papier.
  • Demandez si vous pouvez relire le texte de l’interview.
  • Mettez-vous d’accord sur le matériel filmé et les photos. Fournissez éventuellement une belle photo de la victime aux médias.
  • Vous n’êtes pas obligé de donner une interview ou des photos. Vous pouvez insister auprès des journalistes pour qu’ils respectent votre vie privée et celle de votre famille.
  • Soyez particulièrement vigilant si des enfants sont concernés. Les mineurs impliqués dans une affaire judiciaire ne peuvent pas apparaître dans les médias.

Votre personne de contact, tél. ….………………

Plus d’infos :

  • www.victimesetmedias.be
  • Lieselot Bleyenberg, porte-parole du Ministre de la Justice, Stefaan De Clerck

    GSM : 0496 13 53 61