Dans une société démocratique, il est compréhensible que le public souhaite obtenir certaines informations sur les activités des services de renseignement. La Sûreté de l'Etat doit néanmoins tenir compte du fait que la nature de ses missions et des renseignements qu’elle traite ne lui permet pas toujours de communiquer largement sur les informations en sa possession, notamment en raison des contraintes liées à la protection de la vie privée.

Il nous semble donc opportun de réagir lorsque l’intégrité de notre service est mise en cause, comme c’est le cas aujourd’hui : des rumeurs non-fondées, relayées par certains médias, sous-entendent que des éléments de la procédure de naturalisation de Monsieur BELLIRAJ auraient été « manipulés » par notre service.

Pour ce qui concerne la procédure, la Sûreté de l'Etat ne rend pas d’avis sur les naturalisations ; elle est consultée sur chacune des demandes et, lorsqu’une personne est connue pour des faits relevants et récents (dans le cadre de nos missions légales), notre service communique les informations utiles en sa possession au Procureur du Roi compétent ou à la Chambre des Représentants, comme le prévoit la législation. Ce sont eux qui tranchent sur base, entre autres, des éléments transmis par notre service et par les autres services concernés.

En ce qui concerne Monsieur BELLIRAJ, il est exact que deux courriers ont été rédigés. Mais, contrairement à ce qui a été affirmé, ces deux courriers ne se contredisent pas : le second courrier est une actualisation du premier. Communiquer des données exactes, récentes ou mises à jour est d’ailleurs une obligation légale de la Sûreté de l'Etat en vertu de la loi relative à la protection de la vie privée (article 4, 4°).

Dans le souci d’éclairer les circonstances de la rédaction de ces deux courriers datés de 2001, des membres de la Sûreté de l'Etat ont été chargés de consulter le dossier de naturalisation de Monsieur BELLIRAJ au Parquet de Gand. Le but de cette démarche était d’informer Monsieur le Ministre, de la manière la plus complète possible, sur le contenu de ce dossier et sur son historique.

Dans ce dossier particulier, la Sûreté de l'Etat estime qu’il est important de maintenir la sérénité des débats. C’est dans cette perspective que la Sûreté de l'Etat coopère entièrement avec le Comité R avec qui, quoi qu’en disent certains médias, la collaboration est constructive.