Le SPF Justice propose dorénavant une offre à part entière de soutien psychologique. Sur le plan externe, cette offre est conçue pour les jurés de procès d’assises qui ont besoin par la suite d’un soutien psychologique. Sur le plan interne, elle vise les magistrats et les collaborateurs de la Justice en cas de profonds problèmes liés au travail.
Concrètement, la Justice peut orienter des personnes de ces deux groupes cibles vers un réseau de thérapeutes à travers tout le pays. Pour ce faire, une collaboration est mise sur pied avec Pobos, un bureau-conseil en matière de bien-être qui met en place une aide adéquate à la suite d’événements traumatisants ou dans le cas de problèmes psychosociaux.
Les personnes qui entrent en ligne de compte peuvent recevoir au maximum 10 séances gratuites avec un thérapeute approprié. Si le déclic entre le client et le thérapeute ne se fait pas, il est parfaitement possible de désigner un autre thérapeute. S’il s’avère à l’issue du parcours qu’un accompagnement supplémentaire est nécessaire, le client peut poursuivre l’accompagnement avec le même thérapeute à ses frais. Sur le plan financier, une intervention limitée de l’autorité reste toutefois possible étant donné qu’il s’agit dans ce cas de thérapeutes agréés par l’INAMI.
Offre garantie pour les jurés
Les personnes qui font office de jurés pendant un procès d’assises peuvent être confrontées à des images dures et à des témoignages saisissants. Pour pouvoir l’assimiler, un accompagnement à l’issue du procès n’est pas un luxe superflu. Pendant le procès, les jurés ne peuvent en aucun cas être influencés par des tiers. C’est donc pour des raisons juridiques que l’accompagnement psychologique n’est une option qu’après le procès.
La nouvelle offre garantit la disponibilité d’une aide professionnelle appropriée et permet également d’évaluer le projet. Le service d’encadrement P&O du SPF Justice suit la qualité du service de près et tient compte du feed-back des clients.
Cette offre est accessible aux jurés de procès d’assises qui ont besoin ensuite d’un accompagnement.
Option pour les membres du personnel
Sur le plan interne également, des magistrats et des collaborateurs de la Justice peuvent faire appel à ce système. S’ils éprouvent de profonds problèmes liés au travail (par exemple, après un incident de sécurité ou après avoir été confrontés à des éléments durs de dossiers judiciaires), une demande peut être introduite auprès de la société Pobos.
Pour les membres du personnel, il n’y avait pas encore d’option structurelle permettant de faire appel à un soutien psychologique (à l’exception des équipes d’accueil existantes au sein de l'administration pénitentiaire et éventuellement de psychologues locaux). Cette nouvelle offre veut apporter une réponse solide à ce réel besoin.
Partenaire externe
Créer cette offre n’était pas une évidence, car la Justice a besoin d’un nombre considérable de thérapeutes qui doivent être disponibles partout dans le pays. C’est la raison pour laquelle le SPF Justice a décidé de chercher un partenaire privé adéquat via un marché public.
Sarah Blancke, directrice du service d’encadrement P&O, SPF Justice
Avec la création du centre d’expertise Well-being au sein du service d'encadrement P&O, nous souhaitons être un partenaire RH à part entière en matière de bien-être pour tous les collaborateurs du SPF Justice. L’offre d'un soutien psychologique aux collaborateurs et, en l’occurrence, aux jurés de procès d’assises également, répond directement à un besoin réel sur le terrain.
Jean-Paul Janssens, président du comité de direction, SPF Justice
Le SPF Justice, par cette initiative importante, continue d’améliorer sa politique bien-être au travail au profit de son personnel, des magistrats professionnels, des jurés (à l’issue du procès) et du personnel judiciaire. Nous sommes conscients que beaucoup d’acteurs de justice font face à des situations de crise et qu’il nous appartient de les aider, de les soutenir dans – et après - ces moments professionnels difficiles. Avec notre service d’encadrement P&O, nous continuerons à veiller sur le bien-être au travail au sein du département de la Justice.
Vincent Van Quickenborne, ministre de la Justice
On dit souvent que la Justice, c’est un travail d’humains. C’est vrai : nos collaborateurs de la Justice, nos magistrats et le personnel des prisons sont souvent confrontés à des situations difficiles et voient parfois des choses épouvantables, telles que des assassinats ou des abus d’enfants... C’est dès lors une très bonne initiative que nous puissions offrir un soutien psychologique à toute personne qui en a besoin. Nos collaborateurs, c’est notre capital. Ce soutien est également prévu pour les membres du jury, qui font office de juges lors d'un procès d'assises.
Cyriel Lambrix, huissier d’audience à la retraite à Tongres, auteur de « Daders en Slachtoffers »
En 30 années de service pour Dame Justice, plus de 121 procès d’assises et 1600 entretiens, j’ai partagé de très beaux moments, mais aussi des épisodes très tristes avec des membres du jury. Dans ce rôle, tout le monde est confronté à du stress, des souffrances et des morts. À des événements choquants. Ça a toujours un impact. L’option du soutien psychologique après un tel procès est certainement un must, cela fait des années que je le préconise. Je me réjouis que cette offre existe dorénavant. Il appartient à la Justice d’identifier les besoins, d'apporter une assistance et de mettre la santé mentale au centre des préoccupations. Les jurés le méritent.