Contrairement aux Pays-Bas, les jeux téléphoniques à la télévision existent toujours en Belgique. Un présentateur ou une présentatrice lance un jeu-concours et le téléspectateur est encouragé à téléphoner pour donner la bonne réponse. Un seul appel peut coûter jusqu’à 2 euros. Ce sont surtout les chaînes de télévision et les opérateurs télécom qui en profitent. Le chiffre d’affaires annuel des jeux téléphoniques représentait l’an dernier quelque 60 millions d’euros. En Belgique, les jeux téléphoniques doivent se conformer aux dispositions de l’arrêté royal du 10 octobre 2006. Mais cet AR laisse une trop grande marge d’interprétation. Après des interventions répétées de la Commission des jeux de hasard, les chaînes de télévision respectent généralement bien la lettre, mais pas l’esprit de l’AR et, dans la pratique, ne s’intéressent pas assez à la protection des joueurs. Et de manière générale, il y a un manque de transparence, également au niveau des flux financiers.

C’est pourquoi le Vice-Premier Ministre et Ministre de la Justice et des Réformes institutionnelles Jo Vandeurzen veut affiner l’AR. Il veut faire en sorte que l’AR soit scrupuleusement respecté et que le consommateur soit suffisamment informé et protégé. Pour le ministre, c’est une première étape, provisoire. En fin de compte, le Ministre Vandeurzen souhaite un large débat sur la loi du 7 mai 1999 relative aux jeux de hasard. Cette loi concerne tous les jeux de hasard, également ceux qui se déroulent sur l’internet et via les agences de paris. Ce n’est qu’à travers une approche globale que l’on parviendra à une gestion réellement cohérente.

Entre-temps, le Ministre Jo Vandeurzen a trouvé un consensus sur sa proposition d’adaptation dudit AR. Il consultera bientôt le secteur au sujet de cette proposition, laquelle sera ensuite soumise pour avis au Conseil d’État.

Une préoccupation majeure du Ministre Jo Vandeurzen dans le dossier des jeux téléphoniques, ce sont les “appelants à grand volume ”. La Commission des jeux de hasard a constaté récemment qu’un peu plus de 3 % des appelants formaient 30% des appels. Rien que cela montre déjà l’importance d’une réglementation et d’un contrôle efficaces. Certains téléspectateurs appellent jusqu’à cent fois au cours d’un seul jeu. Ces fameux appelants à grand volume appellent en moyenne 45 fois. Les jeux téléphoniques peuvent donc conduire à des drames sociaux.

Le fil conducteur de l’adaptation de l’AR sur les jeux téléphoniques, ce sont les notes de la Commission des jeux de hasard et les plaintes des participants aux jeux téléphoniques. Le nouvel AR donnera une sécurité juridique aux joueurs. Ils pourront s’attendre à un jeu honnête et à des résultats clairs. Le contrôle du déroulement correct des jeux par la Commission des jeux de hasard sera également renforcé.

Pour être tout à fait clair, voici quelques exemples de mesures:

Il y aura un moyenne de paiement minimale. Cela signifie que pour chaque session de jeu, un montant minimum doit être distribué aux joueurs. Ce montant est en rapport avec la valeur des prix à gagner.

L’AR impose une moyenne de transfert des appels. Cela signifie que pour chaque jeu, un nombre minimum d’appelants doivent pouvoir joindre l’émission. Actuellement, le pourcentage d’appels débouchant sur une communication est de 0,3 à 6%.

A la fin du jeu, le présentateur doit donner les réponses qui n’ont pas été trouvées

Le présentateur doit régulièrement expliquer aux joueurs comment ceux-ci sont sélectionnés

Le jeu ne peut pas être étalé sur différentes émissions.

Les réponses inexactes sont affichées en continu.

Le présentateur doit annoncer à plusieurs reprises que les mineurs ne peuvent pas participer et que souvent, le jeu excessif n’est pas sans conséquence.

Le présentateur doit expliquer très clairement comment les participants sont choisis pendant le jeu.

Lorsque le jeu est interrompu par des publicités, il doit d’abord être terminé.

48 heures avant l’émission, un huissier ou un notaire doivent disposer de toutes les données: questions, réponses, sources des questions et des réponses, prix à gagner, bonus, …

Le total des prix ne peut dépasser 5.000 EUR par session de jeu.

Si différentes réponses sont possibles pour un jeu, le joueur doit être sélectionné parmi la liste complète des participants, et pas seulement parmi les participants qui ont pris part à la dernière partie.

L’émetteur doit conserver le nombre d’appelants et le numéro de téléphone des appelants pendant 8 semaines, de manière à ce que la Commission des jeux de hasard puisse tout contrôler minutieusement.

Un émetteur doit tenir une comptabilité séparée et transparente pour les jeux téléphoniques.

Les appelants à grand volume reçoivent un avertissement écrit.

L’émetteur doit publier des spots qui mettent en garde contre la dépendance au jeu.

L’émetteur doit renseigner un numéro de téléphone auquel le téléspectateur peut s’adresser pour recevoir des explications au sujet de la procédure de plainte. Cette procédure doit également être expliquée sur le télétexte.

La Commission des jeux de hasard procédera chaque année à une évaluation approfondie du respect de l’AR et transmettra au gouvernement ses conclusions et recommandations en fonction d’un encadrement légal continué.

La Commission des jeux de hasard contrôlera rigoureusement le respect de l’AR. Pour qu’elle puisse le faire correctement, le Ministre Jo Vandeurzen lui octroiera davantage de personnel et de moyens. Grâce au nouvel AR, la Justice pourra réagir très promptement.